Coupe du Petit Lac – Mais où sont passés les Toucan ?
Samedi 25 mai 2019, arrive enfin. Nous sommes fébriles et impatients car ce sera notre première régate 2019 (et la première navigation avec un spi asymétrique reçu la veille).
Fébriles aussi car nous partons presque avec un nouveau bateau, juste remis à l’eau, qui a subi plusieurs modifications réalisées pendant l’hiver et dont nous ne connaissons pas encore le potentiel.
Première surprise : seul Gaston (avec tout son palmarès et ses qualités) est présent sur la ligne de départ au milieu d’une flotte de Grand-Surprises, et de leurs équipages motivés. La partie s’annonce d’entrée de jeu difficile mais notre détermination est immense et notre enthousiasme sans pareil. Nous essayons donc de nous placer aussi bien que possible sur la ligne de départ avec un temps incertain contrairement aux prévisions.
Et c’est parti…Gaston fait le choix du YCG et nous du creux de Genthod pariant sur des airs capricieux dont notre magnifique rade sait si bien jouer. On s’applique encore et encore, virons, réglons pour tenter de nous extraire de la flotte, alors que Gaston, d’entrée de jeu, prend le meilleur.
Bord après bord, virement après virement, tribord après tribord dans la meute féroce des Grand-Surprise, nous arrivons à stabiliser notre retard sans jamais perdre Gaston de notre ligne de mire. L’équipage se concentre, observant chaque risée, sa couleur et recherchant de possibles adonnantes.
Alors, souvent couchés au fond de notre cockpit, le miracle commence à opérer : est-ce une sensation, une illusion mais Gaston nous parait plus proche alors que le speedo s’anime et le vent semble s’établir.
Pire, au fil des adonnantes, l’impossible semble se produire et, deux équipiers au trapèze, semblons nous rapprocher.
Notre souffle se raccourcit, nos virements se multiplient, la tension monte. Nous sommes tous fébriles alors que la première « porte » et les premiers Grand-Surprise se rapprochent.
Et nos yeux se brouillent car, soudain, il semble que Gaston se place juste derrière nous. Notre rêve deviendrait il réalité ? nous n’arrivons pas à y croire et croisons tous les doigts (même ceux des pieds mais vous allez être obligés de nous croire). Mais si… nous nous hissons dans les derniers mètres juste devant au passage de la première « porte », oubliant de préparer un spi que nous hissons pour la première fois ce qui leur permet de passer juste devant (mais ce qui nous aide à régler le nôtre).
Hélas plusieurs autres concurrents aguerris ont réussi à revenir et nous obligent à empanner (pour la première fois) à plusieurs reprises.
A la « porte » de vent arrière tout est à refaire mais nous sommes encore plus motivés et croyons en notre chance.
Alors ? Alors nous repartons, couteau entre les dents, refusant de capituler, enchainant virements, jurements, éclats de rires, tandis que le temps (déjà incertain) commence à se couvrir de manière inquiétante sur le Jura et le Salève.
Au deuxième passage de la bouée de près, (premier envoi de spi correctement géré) nous décidons de tenter « le coup du facteur » pour essayer de surprendre les « diables » de Gaston
Mais la côte se charge de plus en plus de nuages menaçants rendant votre serviteur inquiet. Et nous avons juste le temps de ranger notre génois volant alors que le grain nous tombe dessus.
La suite ? chaque membre de l’équipage en a probablement une version différente…mais, en résumé, nous avons fait toutes les figures connues, (et même peut être inventé de nouvelles…), essayant d’éviter une cote trop proche, alors que Gaston était alors poussé directement sur la ligne par l’orage nous enlevant toutes nos chances de le surprendre.
En résumé ? une magnifique journée de navigation, un orage qui nous a appris à affaler notre spi (!) une ambiance magique même dans le grain en feront une journée inoubliable.
Quant à Gaston ? On l’aura, on l’aura, même si on doit mettre du temps pour ça.
Bravo à eux pour leur super régate, bravo à René « maitre des toucans » et de la régate et merci à tous les bénévoles qui nous permettent ces magnifiques journées.
Et, bien sûr, un immense merci à mes équipiers. Au passage signalons que Gaston (comme nous) avions une équipière et combien il est agréable de naviguer en équipages mixtes !
Et vive le toucan, mais pourquoi n’étions-nous que 2 bateaux ?
Jean-Yves, l’Ybis SUI100
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